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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 18:36

906722_france2012-elections-ump-sarkozy-meeting.jpgEncore 13 jours avant de connaître le visage de celui qui sera le prochain président de la France.

N'étant ni Sarkolatre ni Sarkobéat, je tiens à exprimer les raisons de mon vote en sa faveur.

Certains savent que ma carrière hospitalière a eu une parenthèse de trois ans durant laquelle j'ai été chef de cabinet de Ministre du Logement et de la Ville puis rapporteur dans le cadre de la préparation du G20.

Je tire de ces deux expériences un souvenir nuancé sur l'exercice du pouvoir dans un monde ultra-médiatisé mais aussi une conviction claire qui guide mon choix du 6 mai.

Sans avoir la prétention de détenir la vérité, je veux témoigner de deux points qui me semblent décisifs:

 

1/ dans un monde compliqué, SARKOZY est un chef qui sait entendre et défendre les aspirations populaires.

La vie gouvernementale est ainsi faite que la continuité des administrations pose le risque permanent de voir les bonnes idées bloquées par  les noeuds à la tête des chefs de bureau et autres sous-directeurs. Rien de grave en soi, ce n'est pas un complot larvé de gratte-papier. C'est le poids de la complexité et aussi un peu la lourdeur d'un Etat qui sait davantage contrôler qu'impulser. Dans ce contexte, inutile de dire que les attentes populaires sont écrasées. S'il n'y a pas  un rapport officiel pour attester le contraire, le réel n'existe pas. On voit donc bien souvent des Ministres éminemment sympathiques se casser les dents sur ce mur. Et c'est ainsi que le fossé se creuse entre l'électorat et ses représentants. Je peux dire que Nicolas SARKOZY non seulement a conscience de ce gouffre mais qu'il sait faire en sorte de le limiter. Que ce soit sur la facilitation de l'accès à la propriété, la politique d'hébergement pour les SDF ou le développement d'une politique de la Ville renouvelée autour des centres "Défense Deuxième Chance", je peux dire que les arbitrages politiques qu'il a donnés ont permis une impulsion que Bercy redoutait, bien quelle fût nécessaire. C'est un Président qui décide, pas un roi fainéant. Certains on pu parler d'omni-président, j'ai moi plutôt constaté une vraie capacité à pousser les lignes pour franchir les barrières.

Pardon de dire à ceux qui soutiennent HOLLANDE qu'ils ne peuvent avoir aucune certitude sur ce point et qu'il est même plutôt permis de douter du patron qu'il serait...

 

2/ dans la mondialisation actuelle, SARKOZY a su remettre la décision politique au premier plan. C'est peu dire qu'il y a une prise de conscience de ce que Philippe SEGUIN avait nommé le "Munich social". Pendant trente ans, les gouvernements français successifs n'ont cessé de penser que le libre-échange n'appelait aucun équilibre. Il fallait ouvrir sans limites les frontières pour ne pas être ringard. J'ai eu l'occasion d'évoquer avec Henri GUAINO cette bizarrerie: pendant tout le temps de mon travail pour le G20, je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui sache justifier de notre choix de laisser rentrer la Chine dans l'OMC. Alors on m'objectera que le G20 n'est pas un gouvernement (ce qui n'est pas souhaitable) et que sa prise de décision est lourde et parfois tardive. C'est une certitude, tout en restant un problème. Mais je voudrais partager avec vous une anecdote. Le 28 mai 2011, je participais à une "réunion de haut niveau" sur la dimension sociale de la mondialisation (attention! je n'étais que l'accompagnateur de Christine Boutin qui y présentait certaines propositions).

Les débats tournaient notamment autour de la question du respect des droits fondamentaux et de la nécessité de mettre celles-ci au même niveau que les règles commerciales. Un vrai débat politique avec des chinois et indiens qui appuyaient sur le frein!

A l'heure du déjeuner, je me suis retrouvé assis à côté de la secrétaire générale de l'AFL-CIO (les syndicats américains). Je me souviendrais toute ma vie de sa remarque: "Votre Président est étonnant: chez nous il serait classé à l'extrême-gauche!" ce qui fit beaucoup rire les chinois de la table...  Je veux bien rêver de "renverser la finance" et "remettre l'argent à sa place" mais il faut aussi voir comment pense le reste du monde. Aujourd'hui, je crois profondément que les mots qui furent les siens étaient aussi et d'abord ceux de toute la tradition française. SARKOZY parlait avec verve et talent, mais ses mots dépassaient son personnage pour donner corps à la France. Pour tous les diplomates et politiques présents ce jour là c'était une évidence: on retrouvait la France!

 

Pour moi, c'est un point capital de mon choix. Nicolas SARKOZY a montré sur la scène internationale qu'il savait incarner la France. Pas une puissance moyenne, pas seulement un des 27, pas un allié ou un adversaire mais un pays bien particulier, riche d'une histoire hors normes et porteur de valeurs universelles.

Pardon de dire à ceux qui soutiennent François HOLLANDE qu'ils n'ont aucune assurance que celui-ci soit capable de porter haut et fort ce qui fait notre pays...

 

En m'adressant aujourd'hui à tous les charentais lecteurs de ce blog (les autres sont bienvenus aussi ;-)) je veux avoir en particulier un mot pour ceux qui ont choisi au premier tour les bulletins BAYROU, DUPONT-AIGNAN ou LE PEN.

Pensez-vous que les valeurs de la France puissent être aujourd'hui une variable d'ajustement? Pensez-vous que la France a encore des choses à dire au monde? Pensez-vous que nous puissions confier la magistrature suprême à quelqu'un qui n'a aucune expérience de haut niveau? Pensez-vous que le candidat HOLLANDE ait montré sa capacité à décider, son sens politique pour faire bouger les lignes et son énergie pour convaincre?

 

Chacun fera son choix. Mais on ne peut pas vouloir sortir de la dette, retrouver une légitime fierté nationale ou réussir la réforme fondamentale de notre système éducatif sans avoir montré quelques capacités.



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