Le projet de Xavier est construit sur une double exigence : refuser le pharaonique et baisser vraiment les dépenses et les taxes pour se concentrer sur l'essentiel.
Plus encore que jamais, Philippe Lavaud nous prend pour des aveugles. Son document de campagne est un sommet dans la manipulation. On y exhibe des chiffres, en omettant le plus important. Ici, c’est une promesse de 3500 emplois, là 6M€, ailleurs 10 M€. Pour un peu, on pourrait penser que le maire sortant a pris le temps de poser chaque projet au regard de nos marges de manœuvre. Sauf que… sauf que le projet de Busway, désormais rebaptisé Mobilix, reste basé sur 103 millions d’euros. Alors, on va dire que je fais une fixette, mais il est clair que laisser ce projet se mettre en place bloquera nos capacités d’investissement. Surtout, il fragilise d’ores et déjà nos entreprises : chaque année, depuis 2010, on prélève sur nos PME l’équivalent de 360 SMIC pour payer un projet que personne n’espère vraiment. On ne peut payer du pharaonique d’un côté et vouloir mener d’autres projets. Voter Lavaud n’a qu’un seul effet : après le Busway, il n’y aura plus de possibilité de monter le moindre projet sans augmenter les impôts.
On peut encore tout stopper. D’abord parce que le projet est déjà suspendu par le Tribunal Administratif qui jugera le fond de l’affaire dans ce premier semestre 2014. Quelque soit la majorité de l’agglomération, elle ne pourra pas ne pas tenir compte de ce jugement. Ceux qui l'oublient nous ont déjà montré avec quelle légèreté ils ont mené ce dossier jusqu'à aujourd'hui... Ensuite, parce que la démocratie fonctionne assez simplement : un projet non abouti peut être arrêté aussi vite que nécessaire. Souvenons-nous de la médiathèque en 2008. Elle devait s’installer à la Poste pour faire vivre le Champ de Mars… elle a changé de lieu sans que cela résulte d’un bras de fer. Il a suffi d’un changement de Maire de la ville centre !
Depuis plus d’un an et demi, Xavier, les élus de l’opposition municipale et les membres d’Angoulême Ambition ont conjugué leurs actions contre le Busway. Ensemble, nous saurons convaincre les autres élus de l’Agglomération qu’il y a d’autres urgences et des alternatives moins coûteuses et plus efficaces.
Après avoir caché ce projet inadapté et démesuré pour notre ville, le même Maire sortant vient nous faire croire qu’il n’y a aucune marge de manœuvre financière dans cette ville. Ceci explique d’ailleurs cela ! Pour un peu, tout le monde croirait, comme une évidence, l’idée selon laquelle les « emprunts toxiques » nous empêchent d’agir. Je ne veux pas sous-estimer le problème. Les variations de taux sont une gêne pour la prévision budgétaire. Comme les variations de consommation énergétiques, lorsque l’on croise années froides et pétrole cher, ou comme les variations d’activité dans les centres de recettes. Cela vous surprend ? Pourtant, les taux de ces fameux emprunts ont eu deux fois des surcoûts : une fois de 196K€ et une autre de 346K€. (Nous sommes loin des 1,2 millions d’euros annuels qui ont servi à justifier la hausse massive de la taxe d’habitation en 2009). Des sommes lourdes, mais dont la plus importante ne dépasse pas le niveau des 0.4% des dépenses municipales annuelles… personne ne peut penser que ces 0.4% mettent en cause toute capacité de construire des projets ou de baisser la fiscalité. Ne nous trompons pas: ce qui empêche d'agir ce n'est pas les variations d'un emprunt, c'est le choix de lancer des dépenses pharaoniques! Se cacher derrière les emprunts toxiques n’est qu’une nouvelle formule pour éviter d’assumer ses responsabilités. J’attends un maire qui agisse et qui ne se cache pas derrière son petit doigt !
Xavier porte un projet qui assume de se concentrer sur l’essentiel. Cela n’empêche pas de porter des ambitions d’autant plus nombreuses qu’elles sont réalistes.
Nous savons tous que nous entrons dans une période où la fiscalité va devoir baisser. Les élus vont donc devoir trouver la bonne méthode. Pourtant, plus personne n’écoute lorsqu’un candidat promet des baisses. Avec Xavier, nous nous sommes abstenus d’annoncer des chiffres précis de baisse car ce type de plan sur la comète n’a pas de sens sans avoir tous les leviers budgétaires en main. Promettre des baisses pharaoniques, c’est aussi une façon de se moquer du monde. Pour baisser la fiscalité, ce qui est nécessaire en particulier à Angoulême, il faut baisser les dépenses. Comme il ne s’agit pas d’un exercice facile, il est hasardeux d’annoncer des montants de baisse.
Par contre, nous devons prendre l’engagement de maintenir puis de baisser les dépenses dans le temps.
Simplement parce que la situation de la Ville d’Angoulême est une exception qui pose problème.
Ci-dessous, deux graphiques pour l’illustrer : la comparaison des dépenses de fonctionnement en euros par habitant.
On voit bien que les comparaisons avec les principales communes de l’agglomération (la tendance est la même pour l’ensemble des autres) ne plaident pas en notre faveur. L’écart reste important et il se creuse !
Certains objecteront sans doute que cet écart est lié aux « charges de centralité » : cela coûte d’être la ville-centre d’une agglomération. Cela est vrai en principe, mais cela ne suffit pas à nous exonérer d’un effort toujours plus nécessaire à Angoulême.
La preuve par cet autre graphique qui compare les mêmes chiffres pour les Préfectures de notre Région…
C’est la cruauté des chiffres de dire sans fard les réalités : oui, les dépenses de fonctionnement d’Angoulême sont supérieures de 20% à toutes les autres Préfectures de la Région. Cette tendance avait baissé. L’augmentation de l’écart date de 2008. Pardon de le souligner.
Pour moi, il est donc essentiel que la future majorité construise son projet sur trois convictions :
- La volonté de baisser la fiscalité n’est pas optionnelle car c’est la clé de l’attractivité pour les entreprises et leurs salariés ;
- La volonté de construire cette baisse n’a de sens que si elle passe par une stratégie de baisse des dépenses et non sur des promesses sans lendemain ;
- Les baisses de dépenses découlent de la simple volonté de remettre notre ville dans le flux normal des villes similaires ; il ne s’agit ni d’une mode ni de coups de hache. C’est le cœur de notre volonté de revenir à l’essentiel.
Le projet porté par Xavier est construit sur ces trois exigences. C’est le seul.