Madame, Chère Janine,
Par ce courrier, je viens solliciter l’adjointe au maire chargée de la solidarité et des affaires sociales.
Les grèves constatées dans les écoles d’Angoulême sont, comme dans le reste de la France, parfaitement légales. Il n’y a rien à dire là-dessus.
Par contre, je suis surpris de voir le maire refuser de mettre en place le service minimum que la loi prévoit et impose.
Dans le dernier bulletin municipal, celui-ci tenait pourtant des propos très clairs : « La municipalité d’Angoulême s’est donnée pour priorité de répondre aux attentes de tous ses habitants et de défendre un service public de qualité. ». L’intention est là. Mais quid des actes ?
Je constate qu’en ce second jour de grève depuis la rentrée scolaire, aucun service minimum d’accueil n’a été mis en place par la municipalité pour les six écoles de la ville totalement en grève et les 13 écoles partiellement grévistes (seules la garderie et la cantine sont offertes ce qui me semble être la moindre des choses). Comme beaucoup d’habitants de notre ville, je le regrette car ce sont autant d’enfants pour lesquels les parents ont dû une nouvelle fois trouver une solution alternative.
Il s’agit pourtant d’une obligation depuis la loi du 20 août 2008. A la lecture de la presse locale, nous découvrons que votre collègue, adjointe au maire en charge des affaires scolaires justifie aujourd’hui ce refus par des questions de sécurité …
Je crois que cet argument est un faux prétexte car c’est laisser penser que l’ensemble des agents communaux travaillant dans les écoles sont en grève et ne peuvent pas assurer l’accueil des enfants ! La loi prévoit par ailleurs que les personnes extérieures au personnel communal fassent l’objet d’un « contrôle de moralité » par l’inspection d’académie. Elle offre aussi d’autres garanties : une indemnisation financière (110 euros par groupe de 15 enfants accueillis), la responsabilité civile de l’Etat en cas de dommage causé à un enfant et la protection fonctionnelle accordée au maire en cas de faute pénale.
Alors que même le maire de Cognac a choisi d’appliquer la loi, qu’a fait Angoulême depuis près de deux ans hormis dire « non, non, non, non, non, non » comme la poupée de Polnareff ? Se moquer de l’Etat et des Angoumoisins en proposant une liste de fonctionnaires de l’Etat ! Poursuivre par orgueil un combat personnel devant la justice. Bref rien de concret pour soulager les parents…et tout cela, j'en prends le pari, se terminera par une condamnation de la Ville...
Il existe pourtant des pistes simples à explorer qu’Ambition Démocratie Charente avait présentées dès février 2009. Plusieurs communes et pas très loin d’Angoulême, à Soyaux par exemple, ont déjà mis en œuvre ce dispositif soit en ayant recours à des agents non grévistes soit en faisant appel aux bonnes volontés citoyennes.
Je ne crois pas que l' obstacle des moyens humains ou des compétences puissent exister dans une ville comme Angoulême. Les personnes titulaires d’un CAP petite enfance ou ayant l’habitude de s’occuper des enfants ne doivent pas manquer à Angoulême pour travailler quelques jours dans l’année. La loi permet même désormais d’avoir recours aux agences d’intérim. Encore faut-il que la municipalité prenne la peine de solliciter des personnes dignes de confiance ! Peut-être pense-t-elle, à l’instar de la politique menée à l’égard des associations ou des quartiers, qu’elle est seule capable de faire bien.
Il me semble que nous ne pouvons plus rester dans le fonctionnement actuel de la majorité municipale. Notre maire n’est pas seul à avoir un droit de parole, d’autres ont une légitimité démocratique. Après tout, il me semble même assez sein que des élus d’un même bord puissent avoir des divergences et les expriment.
Etant en charge de la solidarité, vous connaissez la situation difficile des familles qui doivent gérer les tensions provoquées par les journées de grève. Si vous êtes à leur écoute, je vous encourage à prendre la parole.
Quelques mots de vous suffiraient, j’en suis convaincu, à fissurer la réponse dogmatique et illégale qui est celle de la Ville actuellement.
Un service public de qualité, c’est un service réactif qui répond aux besoins des citoyens et non à la volonté d’un seul.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame, Chère Janine, à l’assurance de mon profond respect.