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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 17:14

Bordeaux-2.jpgLa campagne officielle est lancée depuis quelques jours. Elle sera courte. Dans moins de trois semaines, le premier tour sera clos.

Va-t-on pouvoir profiter de cette campagne pour porter des propositions de fond? Ou va-t-on rester enfermé dans le jeu des bisbilles et des bons mots?

Pour ce qui me concerne, j'ai des choses à dire. J'aimerais que des débats puissent aider les Charentais à choisir.

S'il y a UNE proposition locale qui me tient à coeur, c'est celle de changer de braquet en posant une nouvelle frontière pour notre territoire.

La Charente est riche de mille atouts mais elle ne sait pas en faire des leviers.

Nous ne pourrons pas faire l'économie d'une vraie réforme des collectivités qui permette à notre département de rentrer dans une grande Région.

Il y a toujours un peu de poésie à dire d'où viennent nos départements: il convenait à l'époque de dessiner un territoire dont tous les habitants pouvaient rejoindre la Préfecture en moins d'une journée à cheval... noble perspective! Mais peut-on vraiment bloquer notre fonctionnement sur cette logique?

 

Si les départements répondent aujourd'hui à leur mission sociale de proximité, je crois pour ma part, que nous ne pouvons pas garder nos régions en l'état. Il y a trois raisons au moins pour changer de braquet:

 

1/ les Régions modernes sont celles qui ont une histoire forte

Ce serait une grosse erreur stratégique de penser que la mondialisation va durablement imposer une uniformisation. Je crois au contraire que la mondialisation nous impose de valoriser nos spécificités. Nous rentrerons dans tous les nouveaux marchés qui s'ouvrent à l'autre bout du monde si les nouveaux consommateurs ont conscience qu'en choisissant nos produits ils achetent un bout de France. Nos productions ne seront pas valorisées seulement par leur coût mais aussi par tout ce qu'elles portent d'unique au monde. Reste à pouvoir donner un peu d'écho en parlant de notre Région. Il y a trois mots qui parlent à tout le monde: le Cognac, l'Atlantique et Bordeaux. En unissant ces trois mots dans une grande Région on construit une puissance économique nouvelle. Ou plutôt, on donne une chance nouvelle à nos atouts économiques, en les habillant d'un nom qui porte du sens. Peut-on faire l'économie de cette nouvelle frontière?

 

2/ les Régions modernes doivent être celles qui portent le développement économique

Cela passe par des infrastructures modernes: transport, numérique, gestion des déchets... autant de nécessités incontournables pour répondre aux besoins de nos PME. Mais ces investissements sont coûteux, il est donc nécessaire de les réaliser sur des territoires vastes qui favorisent des économies d'échelle.

Ce nouveau périmètre doit aussi permettre de regrouper les structures: 80 "developpeurs" en Charente, payés ici et là par toutes les strates administratives et politiques... cette confusion ne peut plus durer!

 

3/ les Régions modernes doivent être construites autour de métropoles européennes

Malgré tout le charme de cette bonne ville de Poitiers ... elle est et restera durablement la 83è ville de France. Comment l'imaginer devenir une locomotive? Il est une évidence incontournable que Bordeaux est devenue une métropole européenne. En terme d'université, de tourisme et d'économie, nous aurions un intérêt direct à rapprocher nos fonctionnements. Nous savons que la LGV va changer notre géographie. 34 minutes entre Angoulême et Bordeaux c'est un changement de perspectives. Ceci nécessite de nombreuses adaptations (logement, voies secondaires...) qui permettront de mieux toucher du doigt le rêve de tant de personnes qui est d'associer ville et campagne dans leur équilibre de vie. Il est temps de commencer à s'en préoccuper.

 

 

Je ne sais pas s'il s'agit d'une idée de droite ou de gauche. Mais je sais qu'elle est fondamentale.

Je sais que je n'invente rien. En 2008 encore, la Commission Balladur évoquait ce sujet. Mais l'idée fut enterrée, sans doute pour un ensemble de raisons.

C'est peu dire que de souligner que les élus locaux ont freiné des quatre fers pour garder leur pré-carré. Voyez-vous Ségolène Royal et Alain Rousset se partager un siège de Président?

Jamais cette question n'a vraiment donné lieu à un débat démocratique. On l'évoque souvent, mais on l'oublie le temps des campagnes électorales...

 

Là aussi il est temps de sortir de la routine!

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