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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 22:36

Insigne_maire.gifUn Maire est officier de police judiciaire.

Cela implique qu'il s'implique... pas qu'il détourne le regard.

A Angoulême, les questions de sécurité commencent à devenir une priorité lourde.

Pas au sens où nous serions devenus une terre de non-droit; mais parce que nous sommes les yeux grand fermés.

Nous? Entendez, ceux qui en sont les élus responsables. D'ailleurs: posez vous la question de savoir qui est l'adjoint responsable de cette mission... Personne! Cela revient à dire que le Maire a gardé cette responsabilité en directe. Et qu'il ne l'assume pas.

 

Entendons nous bien: je ne vais pas commencer ici à dire que tout est facile. Yaka, Faukon.. Mais il reste  évident que cette tâche est suffisamment rude pour qu'elle ne soit pas mise de côté. C'est malheureusement le cas.

 

Pour qui vit dans un des quartiers de la ville, il n'est souvent pas de nuisances plus importantes que celles des petites bandes sans vergogne qui privatisent une partie du domaine public pour leur seul plaisir, à l'exclusion de toute considération pour le voisinage.

Pour qui se promène en centre-ville, la multiplication des actes de délinquances ou de vagabondages finit pas créer une ambiance générale qui correspond mal à un secteur où l'on est censé se promener tranquillement. C'est peu dire que les poussettes y passent vite et que les plus âgés ne se sentent pas bien accueillis...

 

C'est un problème qui n'est pas propre à notre ville. Il n'ya pas de solution unique mais il y a des actions efficaces.

Pour ce qui nous concerne, nous n'en sommes plus à débattre encore du choix entre prévention et répression. Il faut agir sur tous les leviers, des plus techniques aux solutions humaines, en veillant à mettre une cohérence générale pour que tous les acteurs concernés agissent dans la confiance.

Il faut une ligne claire: considérer que la sécurité des angoumoisins est désormais une priorité. Et 5 actions à mener de front.

 

1/ Développer les horaires de présence et les effectifs de la police municipale afin d’avoir des équipes sur le terrain 24h/24 ;

Fonctionner de 9h à 12h et de 13h à 18h était valable il y a 10 ans. Il faut être aveugle pour ne pas voir que les besoins augmentent ! Pas question pour autant de se limiter à 8h/19h car ce qui fait la force d’un service public c’est la continuité. Il faut se donner les moyens de l’action en continue.

2/ Installer des caméras de vidéosurveillance pour lutter contre l’impunité ;

Cet outil n’est plus un gadget optionnel, c’est une condition pour montrer notre volonté de ne rien laisser passer.

Les expériences partout en France montrent que cela ne fait pas tout mais que des zones sont transformées par la vidéosurveillance et que les enquêtes avancent plus vite.

3/ Créer un « conseil des droits et des devoirs des familles » qui rassemblent tous les services dans le but de valoriser le rôle des parents ;

Il faut travailler à la racine du problème qui est éducative : le maire doit être celui qui permet la cohérence entre les actions dans le but de soutenir ou de responsabiliser les parents.

4/ Soutenir et renforcer le rôle des médiateurs ;

Ils ont fait la preuve que la présence humaine n’est pas remplaçable. C’est une erreur de les fragiliser. Leur budget a déjà fondu en 2008, leur supprimer aujourd’hui toute réserve revient à les mettre en difficulté alors que les besoins ne cessent de monter.

En 2008, le budget octroyé par l'agglomération était de 347K€ pour tomber aujourd’hui à 300K€ : une baisse de 16% alors que le nombre de « rencontres » a augmenté de 60% pour le seul centre ville entre 2011 et 2012…

5/ Appliquer un principe simple « moins de digicode mais plus de gardiens »

 

Comment finance-t-on cela ?

Il s’agit d’un choix de priorité : faut-il payer 165 000 euros par an sur le budget de la Ville pour Mobilix ou faut-il renforcer la police municipale et lui donner des outils nouveaux ? Poser la question c’est avoir la réponse…

La vraie solution de fond est dans l’éducation et le travail. Mais on ne fera pas venir des entreprises avec une ville en friche.

 

Pourquoi cette démission? Sans doute par une tournure d'esprit bien particulière qui consiste encore à associer sécurité avec ordre donc avec droite voire extrême-droite... Pourtant, les victimes sont des citoyens comme les autres; l'ordre est une composante de la République; la liberté d'aller et venir n'est pas un principe désincarné. Il faut être bien à distance de la vie des couches populaires pour ne pas entendre leur juste exaspération.

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