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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 23:39

PC-Cinema.jpgAujourd'hui se réunissait le Conseil Régional. Un ordre du jour chargé avec des points lourds à soumettre au débat et au vote. Premier sujet: le débat d'orientations budgétaires pour 2012.

Je ne reviendrai pas ici sur le détail de ce document mais sur 6 lignes perdues au milieu de 139 pages.

Ces 6 petites lignes évoquent sans autre commentaire un changement de la réglementation européenne relative à l'aide publique apportée à la production de cinéma.

 

Tous savent combien cette industrie est importante en Charente et dans la Région. Il ne s'agit pas de paillettes: il s'agit de l'image de notre Région et surtout il s'agit d'emploi. On ne dira jamais assez combien les productions de cinéma, de films d'animation ou de documentaire sont un formidable levier en termes d'activités économiques.

 

Pour ce qui concerne la Charente, cette réalité économique est aussi en phase tant avec la diversité de nos festivals qu'avec les écoles supérieures que nous accueillons depuis plusieurs années. Bref: il est nécessaire de surveiller tout cela comme du lait sur le feu!

 

C'est pourquoi j'ai tenu à alerter tant la Présidente régionale que les autres conseillers : les règles vont changer et nous devons anticiper. Au 1er janvier prochain, la réglementation européenne sera modifiée. Nous devrons appliquer un cadre nouveau et revoir nos façons de faire.

Cela nous met face à deux risques.

Risque 1 : rien ne peut aujourd'hui garantir que les nouvelles règles seront connues dès le début de l'année 2012. Par contre, les règles actuelles ne peuvent s'appliquer après le 31 décembre. Nous pouvons donc avoir quelques temps dans un vide juridique qui nous empêcherait de fonctionner. Si cela doit être le cas, cela se traduira par un décalage dans les projets et une fragilisation d'entreprises et d'emplois.

 

execution-culturelle6P21110.jpgRisque 2: rien ne peut garantir aujourd'hui que les nouvelles règles ne mettent pas un terme à la pratique actuelle qui permet de lier des subventions régionales à des dépenses locales. Aujourd'hui, au titre de l'intérêt culturel régional, on peut conditionner l'octroi d'aide à la réalisation de dépenses sur place. Cela évite de se retrouver avec des tournages menés par des sociétés qui viennent avec leurs employés, qui passent le moins de temps possible sur place et qui ne choisissent les lieux de tournage qu'en comptant le montant des aides. Il est donc sûrement utile de se redire que la question culturelle dans le cadre économique n'est pas perçue en France comme dan le reste du monde ou de l'Europe. Nous pouvons donc craindre un démantèlement d'une politique pourtant pertinente au profit d'une supposée concurrence qui s'apparente surtout à du rapt.

 

Comment peut-on agir pour éviter de se retrouver demain face à une crise de notre activité sur le cinéma et l'image?

J'ai demandé que soient analysées au plus vite deux options éventuellement cumulatives:

 

1/ l'utilisation dès 2011, donc dans les prochaines semaines, du résultat cumulé de la Régie Poitou-Charentes Cinéma et du fonds d'aide pour abonder les subventions au titre de l'année en cours: depuis 2 années (et la baisse des subventions du Conseil Général de Charente) il n'y a plus que trois jurys par an au lieu de quatre auparavant. Nous pouvons donc en rétablir un quatrième et lancer ainsi des projets dès maintenant. Le résultat cumulé était en fin 2010 excédentaire de 2 878 869 euros... ne sommes nous pas fondés à anticiper?

 

2/ la mise en place d'aides ciblées sur des nouveaux types de projets. La télévision se modifie profondément. De plus en plus, les feuilletons passent sur des modèles de 26 minutes. Par ailleurs et dans d'autres cas, la production classique du cinéma tend à intégrer de plus en plus d'images d'animation, tandis que d'autres productions (jeux vidéos par exemple) vont devoir ajouter aux compétences initiales des compétences de marketing. Sur l'ensemble des aides concernées, nous pouvons accompagner des projets ambitieux, enraciner en Charente des entreprises de production ou d'animation toujours plus pertinentes par rapport à un marché qui bouge très vite. Encore faut-il anticiper ce mouvement et prévoir de financer ici les coûts de développement (26 épisodes pourraient a contrario nous garantir une présence durable), là l'addition de l'animation et du long métrage...

 

Je ne sais si cet appel sera suivi d'effet. Ce serait une profonde prise de risque de ne pas y donner de suites.

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